Rechercher dans ce blog

dimanche 14 décembre 2014

Tourisme de montagne et business model obsolète.


La remise en cause du modèle français de développement de la montagne n'existe toujours pas.

On raisonne "industrie du tourisme" en volumes où il faudrait penser artisanat et qualité. Le nombre écrase la relation client et la fidélisation est une notion encore abstraite vu le nombre de "skieurs" - qui reste l'indicateur principal du marché des "sports d'hiver".

Pourtant il faudrait bien passer du quantitatif au qualitatif et pas uniquement pour les domaines skiables qui ont été quasiment les seuls à faire de gros efforts de renouvellement depuis de nombreuses années. Si l'attente aux remontées mécaniques a largement diminué en 20 ans grâce à des investissements massifs, les prestations autour des activités de glisse n'ont pas suivi la même évolution. L'exigence client est aujourd'hui en décalage avec un grand nombre de prestations proposées et contribue à déclasser l'offre française, hébergement restauration… beaucoup trop de produits médiocres. Les excellents professionnels qui existent et qui font souvent le plein ne suffisent pas à valoriser l'offre globale des stations.
Peu à peu, avec la relative banalisation de l'activité ski, contrairement à ce que beaucoup d'acteurs de la montagne pensent, le coeur de l'activité touristique a basculé vers l'hébergement.

Le ski n'est aujourd'hui qu'un merveilleux prétexte. 

Dès lors, il va falloir repenser le modèle si l'on peut pérenniser l'activité en montagne. Faire le constat de l'évolution des lits froids ne résout pas des problèmes qui sont fondamentaux lorsqu'on a 50 % de lits froids et que même les périodes de vacances scolaires ne font plus le plein des 50% de lits commercialisés.

L'avenir des stations passe par la "chasse" aux lits froids.
Le dauphiné Libéré, Alfred Perrier, le 13 décembre 2014

La chasse aux lits froids n'est pas un objectif ponctuel. Il faut reconstruire le tourisme de montagne hivernal faute de quoi, le marché va sanctionner un modèle dépassé.

Il y a trop de lits de mauvaise qualité. Il faut moins de lits mais surtout un rapport qualité/prix qui soit pertinent. Le moyen gamme est souvent trop cher au regard des prestations proposées et surtout des attentes nouvelles des clients.

La question ne date pas d'aujourd'hui mais la dégradation de l'offre impose de renouveler le système. Pourtant nous avons des éléments objectivables qui nous ont alerté depuis longtemps.

Le positionnement de l'offre française des sports d'hiver, Note de Synthèse, février 2005. Etude réalisée par le cabinet Architecture et Territoire pour le compte de la direction du Tourisme.

Le modèle est arrivé au terme de sa croissance. Devenue mature, le tourisme de montagne doit se reconstruire en réinventant de nouveaux modèles économiques, faute de quoi il continuera de reproduire certaines erreurs du passé en trouvant des causes exogènes à ses propres maux.


Blog Aménagement, Récréation, Tourisme & Sport 16 novembre 2014

samedi 6 décembre 2014

Demain on rase gratis !!!

MAJ le 18 février 2018 (Illustrations)

Créé le 6 décembre 2014



Classiquement le milieu sportif a droit à des cadeaux, c'est un fondement du modèle français. 

Le sport est une activité considérée comme gratuite en France, supportée par la puissance publique et surtout les collectivités locales propriétaires de 90% des équipements sportifs et grands pourvoyeurs de subventions y compris pour le fonctionnement des associations sportives. 

Il existe certaines exceptions dont les coûts de pratiques se rapprochent du coût réel: le ski, les activités de fitness et musculation, le yatching, le golf, le tennis et l'équitation (lorsqu'elles ne sont pas organisées par le service public).

Cadeau de noël avant l'heure, après le cadeau fait à l'UEFA pour l'Euro 2016, tous les organisateurs de manifestations qui seront attribuées à la France avant la fin 2017 seront exonérés d'impôts...

Les contribuables seront-ils exonérés des coûts de fonctionnement post évènements d'équipements pharaoniques ?

"Assemblée: pas d'impôt sur les événements sportifs attribués à la France avant fin 2017."
 Les Echos, 04 décembre 2014

L'article initial ci-dessus n'ayant plus son lien actif, en voici un autre:

Le Revenu, le site conseil Bourse et Placements reprenant une info de l'AFP. 4 décembre 2014





Cadeau fiscal à l’UEFA : déclinaison d’un chantage à dimension planétaire
Blog Money Time, Le Monde, Jean-Pascal Gayant 05 novembre 2014.


Depuis des années, nous avons l'expérience de manifestations dispendieuses qui ne sont présentées comme rentables que par les lobbies des sociétés évènementielles ou du BTP mais qui ne gèrent jamais les équipements après, ou seulement avec des clauses officielles mais requlifiées comme illégales ensuite... 
Et 18 ans après il y a des "remises en conformité"… Voir les arbitrages concernant le Stade de France et le consortium qui a reçu plus de 110 millions d'euros depuis 1998…!!!!

"Stade de France : accord entre l'Etat et le consortium Vinci-Bouygues"
Le Monde.fr le 20 septembre2013


Pour les grandes manifestations,  "Les Jeux payerons les Jeux" Barnier-Killy discours pour les JO d'Albertville 92 dès la candidature.
Déficit à l'arrivée 240 millions de francs, prix de la piste de bobsleigh dont le dossier technique de faisabilité comportait de nombreuses lacunes, piste estimée à 70 millions de francs au départ...
(rappel 115 licenciés en bobsleigh français à l'époque…). 
Gestion aléatoire et largement subventionnée de 1992 à 2006 pour un équipement dédié principalement à la compétition et au haut niveau, avant que de nouveaux investissements n'interviennent et favorisent une approche plus touristique et commerciale. Aujourd'hui le déficit de fonctionnement a été ramené autour de 500 K € soit l'équivalent d'une piscine publique.

La Coupe du Monde 98: Bénéficiaire… 250 millions de francs.
Uniquement parce que tirant les conséquences des Jeux de 1992, la rénovation des stades et le coût de construction du Stade de France ont été placés artificiellement hors budget de l'organisation de la manifestation... sur un "petit" budget annexe.

Nous sommes toujours aujourd'hui incapable de proposer un business model de gestion de grands équipements sportifs sans argent public, ni pour la construction (Coûts directs d'investissements, PPP ou garanties des collectivités), ni pour la gestion (loyer des PPP, entretien par collectivités).

Combien de Délégations de Service Public avec des compensations plus ou moins légales pour gérer ces installations sans réel business plan prévisionnel crédible ? 

Ou alors il faut un investisseur exceptionnel comme au PSG ou à Monaco, ce qui présente certaines contraintes.

Les projets des stades de Décines (OL Land), de l'Aréna 92 (Racing Métro) ou celui de la Fédération Française de Rugby ne sont pas encore sortis de terre mais les garanties financières sont données par la puissance publique… et parfois avec participation directe de la Caisses des Dépôts et Consignations "légèrement" liée à l'Etat.
Bizarrement les banques ne sont pas aussi enthousiastes que les élus…

OL Land





Arena 92


Stade de la FFR






Stades des clubs pros : les collectivités propriétaires prises en otage ? 
Patrick Bayeux, 9 juillet 2014
http://patrick-bayeux.blogspot.fr/2014/07/2014-07-08-stades-des-clubs-pros-les.html


Et maintenant la course aux Jeux Olympiques recommence.

Le texte du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional d'Ile de France propose une lecture simpliste des enjeux de la candidature de Paris pour les Jeux Olympiques de 2024.

L'article 7 est assez drôle.
Comment Paris, qui parait-il, est une destination touristique de premier plan d'après les chiffres et la communication institutionnelle (…), peut espérer faire plus ????

Document affligeant qui n'est que le début de la soupe tiède faisant appel aux bons sentiments et au sens commun des discussions d'apéro que l'on va nous servir pour "vendre" le projet de Paris 2024.



Alors, quels autres arguments vont être utilisés pour vendre un projet aussi coûteux ? 

De Sotchi à South Stream.

Olivier Villepreux, le Monde 03 décembre 2014

Les retombées économiques des grands évènements… fantasmes ou manipulations ? Ou simple prétexte à la construction de projets pharaoniques économiquement désastreux !!!
http://ericadamkiewicz.blogspot.fr/2014/11/les-retombees-economiques-des-grands_23.html



Alors Chiche !

Demandons les Jeux en proposant une vraie stratégie de gestion post-olympique des équipements dans une logique durable et sans argent public, ce qui n'a jamais été fait. 
Nos spécialistes de gestion, d'économie sont-ils incapables ou les modèles proposés sont inadaptés à la réalité ?

Mais pour cela, il faudrait revoir l'ensemble du fonctionnement du sport en France qui n'existe que sur le modèle de la gratuité… payé indirectement par l'impôt.
Alors même que certains sportifs même pas professionnels sont payés, que les entraineurs sont "indemnisés", que des bénévoles donnent de leur temps, les coûts de pratiques restent supportés principalement par les subventions communales.

Le modèle du service public du sport, à finalités sociales, humaniste, pour le bien de tous dans une logique de santé ne peut pas tenir lorsque les enjeux financiers font peser sur les finances publiques
des coûts faramineux qui n'ont, jusqu'à présent, jamais été remis en cause. 

Mais à trop financer des équipements pharaoniques dans une période de budget contraint c'est la fin du modèle sportif français à laquelle il faut se préparer.


Pourquoi soutenir un projet de Center Parcs alors que des lits froids touristiques sont nombreux en Isère ?


Créé le 6 décembre 2014

Il est paradoxal que le Conseil Général de l'Isère, qui a diminué les subventions pour les investissements concernant les remontées mécaniques des stations du département ces dernières années, se soit engagé dans le projet du Center Parcs.

Le projet initialement proposé au département de la Drôme (CG 26), également à majorité socialiste, s'est vu contraint de se déplacer en Isère devant le refus des élus drômois de dépenser de l'argent public pour viabiliser l'environnement d'un site touristique au profit d'une société privée.

Alors que la question du développement touristique reste importante pour le département de l'Isère, que de nombreuses petites et moyennes stations ont des difficultés structurelles, le CG soutien un projet budgétivore qui va créer des lits touristiques supplémentaires.

Le Vercors isèrois distant d'une cinquantaine de km dispose d'un stock d'hébergements froids importants. Il y a environ 30000/35000 lits pour 9000 lits touristiques chauds ou tièdes sur le Vercors, le reste étant constitué de résidences principales ou secondaires.

Il existe également de nombreux hébergements collectifs obsolètes en raison de l'évolution des normes en matière d'accueil de groupes de mineurs qui représentent de véritables friches touristiques.

Le choix de soutenir le projet de Center Parcs peut donc apparaitre comme surprenant… au regard des enjeux touristiques multiples posés au département.

Indépendamment des questions environnementales posées par la destruction de zones humides et les limites présentées dans les conclusions de l'enquête publique.
http://www.isere.gouv.fr/Publications/Consultations-enquetes-publiques/Rapports-d-enquete/Projet-de-creation-d-un-pole-touristique-Center-Parcs-sur-la-commune-de-ROYBON


Le 23 décembre 2014, les travaux sont suspendus…au titre de la loi sur l'eau.
http://www.ledauphine.com/isere-sud/2014/12/23/center-parcs-les-travaux-sont-suspendus


A moins de considérer que comme dans la majeure partie du territoire français, faire du neuf est toujours plus simple que de traiter les hébergements anciens.






L'incontournable rapport qui a vu ses premiers effets arrivés sous la forme du projet de taxe supplémentaire sur les résidences secondaires…

La réhabilitation de l'immobilier de loisirs en France,
par Françoise MIQUEL, Chef de mission de contrôle général au Contrôle général économique et financier - Jacques MOUGEY, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable - Georges RIBIÈRE, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable – février 2010.




Lien pour retrouver les délibérations du Conseil Général de l'Isère concernant le projet Center Parc… et ses à côtés… en millions d'euros…!!!

jeudi 4 décembre 2014

Bibliographie Tourisme Master SEST


Bibliographie partielle et partiale.
Forcément évolutive…


Ouvrages



Vincent Vlès, Christophe Bouneau (2016), Stations en tension, Editions Peter Lang, 260 p.

Vincent Vlès (2014)Métastations. Mutations urbaines des stations de montagne. Un regard pyrénéen. Bordeaux : Presses universitaires de Bordeaux, 191 p. 

- Julien Barnu, Amine Hamouche (2014), Industrie du tourisme. Le mythe du laquais. Collection Libres opinions. Edition Presses des Mines

Olivier Bessy (2013). L'innovation dans l'évènementiel sportif. De l'attractivité touristique au développement des territoires, PUS, 246 p.


- E. Marcelpoil, L. Bensahel-Perrin et H. François (2010) Les stations de sports d’hiver face au développement durable. Etat des lieux et perspectives. coll. Les idées et les théories à l'épreuve des faits L'Harmattan


- Philippe Bourdeau (2009) De l’après-ski à l’après-tourisme, une figure de transition pour les Alpes ? Réflexions à partir du cas français, Dossier Le tourisme montagnard au crible de la durabilité, Revue de Géographie Alpine, 97-3/2009.

- Olivier Bessy (2008). Sports, loisirs, tourisme et développement durable des territoires, PUS, 175 p. 

- Philippe Bourdeau et Coll (2007), Les sports d’hiver en mutation. Crise ou révolution géoculturelle ? Edition Lavoisier - Collection Finance-gestion-management. Juin 2007 - 230 pages.

Philippe Bourdeau (2007) Le tourisme de montagne en question(s). Les dossiers de demain. halshs.archives-ouvertes.fr

Adamkiewicz E., (2007), S’adapter ou décliner ? Enjeux et défis pour les stations touristiques de montagne, in Les sports d’hiver en mutation, crise ou révolution géoculturelle ? sous la direction de Philippe Bourdeau, Hermes Science, Lavoisier, Juin, pp 173-181.
S’adapter ou décliner ? Enjeux et défis pour les stations touristiques de montagne
- Dewailly Jean-Michel (2006), Tourisme et géographie, entre pérégrinité et chaos ?, Paris, L'Harmattan, 222 pages.
- Marcelpoil E et Gerbaux F (2006), La gouvernance dans les stations de montagne, publication d’un numéro spécial de la Revue de Géographie Alpine (n°1/2006).
- Vlès Vincent (2006), Politiques publiques d’aménagement touristique. Objectifs, Méthodes, Effets., Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, collection Le territoire et ses acteurs, 483 p., ISBN-10 : 2-86781-413-8, disponible également en chargement libre sous le titre l’aménagement touristique durable, une ardente obligation, en archives ouvertes http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00694666

- Marcelpoil E. Gerbaux F. (2004), L’univers complexe des stations, avec la collaboration de Boudières V. in Stations de montagne, vers quelle gouvernance ? Novembre, Editions Comp’Act, 230 pages, FACIM. Coordination de la réalisation scientifique et opérationnelle de cet ouvrage collectif, correspondant aux actes du colloque organisé en partenariat avec la FACIM, le 30 avril 2004.

Bessy Olivier, Hillairet Dieter (2002). Les espaces sportifs innovants tome 1 : L’innovation dans les équipements et tome 2 : Nouvelles pratiques, nouveaux territoires, PUS, 600 p.
- Marcelpoil E. (2002), Les systèmes d’acteurs des stations de montagne, in Quelles perspectives pour les stations de sport d’hiver au 21ème siècle ?, Courchevel, 9-10 décembre 2002, 8p. , FACIM, Editions Compac’t.
- Vlès Vincent (2001), Service public touristique local et aménagement du territoire, collection Logiques sociales, Paris : L’Harmattan, 222 p, ISBN : 2-7475-0307-0. Texte disponible également en chargement libre sous le titre Le service public touristique local. Éloge de l’aménagement différencié du territoire, en archives ouverteshttps://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00694756 


- Vlès Vincent (1996), Les stations touristiques, collection Économie des Services Poche, n° 2, Paris : Economica, 111 p, ISBN : 2-7178-3169-X.


- Vlès Vincent (1996), Le projet de station touristique, collection Le territoire et ses acteurs, Bordeaux : Presses Universitaires de Bordeaux, C.I.D., 131, bd Saint-Michel 75005 Paris, 403 p, ISBN : 2-86781-184-8, disponible en archives ouvertes http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00694999




Rapports et Etudes

La réhabilitation de l'immobilier de loisirs en France,
par Françoise MIQUEL, Chef de mission de contrôle général au Contrôle général économique et financier - Jacques MOUGEY, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable - Georges RIBIÈRE, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable – février 2010.
Le positionnement de l'offre française des sports d'hiver, Note de Synthèse, février 2005. Etude réalisée par le cabinet Architecture et Territoire pour le compte de la direction du Tourisme.
Montagne, Les clients de demain, Etude réalisée à partir de SIMM 2007 pour l'Association Nationale des Maires de Stations de Montagne.

Attractivité des stations de sports d'hiver: Reconquête des clientèles et compétitivité internationale. Rapport au Premier Ministre Dominique de VILLEPIN. Vincent ROLLAND, Député de Savoie, décembre 2006. 
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/074000097/0000.pdf 

- Julien Noël (2002), Bilan et perspectives de l’immobilier de loisirs dans les stations touristiques, analyse d’impact de la loi Demessine -Défiscalisation des résidences de tourisme dans les Zones de Revitalisation Rurale sur la région Midi-Pyrénées et le massif Pyrénéen- SEATM, Mémoire de DESS « Sport, Tourisme et Développement Régional », Toulouse, novembre 2002.
Rapport julien noel SEATM antenne Pyrénées - ZRR - secrétariat Etat Tourisme - DESS Sport Tourisme et Développement Régional Université Paul Sabatier Toulouse 3 jan2002

L'attractivité de l'évènementiel
Rapport Douillet


Etude des coûts de plusieurs olympiades





Blogs et Actualités

Revue Espaces


Money Time , l'actualité de l'économie du sport
Le Monde 
http://ecosport.blog.lemonde.fr/ 


Le Blog de Patrick Bayeux
http://patrick-bayeux.blogspot.fr/


Les acteurs du sport
http://www.acteursdusport.fr/


Blog sur l'actualité du sport
http://www.swi-sportdata.com/

Sites institutionnels


laboratoire IREGE Recherche en Gestion et en Economie

Institut de Géographie Apine

Atout France

France Montagnes

Offices de Tourisme de France

Inventaire Rhône Alpes



Articles d'Eric Adamkiewicz sur le tourisme

Tourisme de montagne et business model obsolète.
Le 14 décembre 2014 sur Aménagement, Récréation, Sport & Tourisme

Tourisme de montagne et vacances de printemps : un business model en péril ? 
Le 16 Novembre 2014 sur Aménagement, Récréation, Sport & Tourisme

Attention les chinois arrivent ! Pas les clients, seulement des investissements capitalistiques. 
le 31 août 2016 sur Aménagement, Récréation, Sport & Tourisme

dimanche 23 novembre 2014

Les retombées économiques des grands évènements… fantasmes ou manipulations ? Ou simple prétexte à la construction de projets pharaoniques économiquement désastreux !!!

MAJ le 20 octobre 2017

Créé le 23 novembre 2014



Depuis de nombreuses années, ces questions sont posées et semblent relever plus de la croyance que de l'analyse.
Il y a des retombées!! C'est un postulat donc approche indiscutable.

Mais si des retombées sont bien réelles pour les acteurs du BTP, de la communication et certains lobbies, ce sont les collectivités et l'argent public qui sont le plus soumis aux conséquences post-évènements pour la gestion d'installations pharaoniques.

Sommes-nous incompétents en gestion d'équipements ? Ou alors ce sont les promoteurs de ces projets qui sont incompétents et incapables de proposer des alternatives crédibles pour faire des installations (rendues obligatoires par des cahiers des charges délirants) des centres de profits pouvant se passer de l'argent public pour leur fonctionnement ?


Certains auteurs reconnus comme l'économiste du sport Wladimir Andreff tentent d'expliquer la situation depuis des années. Mais les lobbies ont été efficaces, ils racontent n'importe quoi et ne prouvent rien.

Les preuves scientifiques et les bilans financiers des évènements et de leurs conséquences restent sans effets sur des décideurs… qui à la fin ne seront pas les payeurs !!!


Andrew Zimbalist Fond Monétaire International, Finances & Développement, Mars 2010 


JO, Coupe du monde, Euro : un gouffre financier, forcément ?
Jean Saint-Marc, Rue 89, 08 août 2013
http://rue89.nouvelobs.com/rue89-sport/2013/08/08/jo-coupe-monde-euro-gouffre-financier-forcement-244481


Les JO 2012 à Londres : un grand événement alibi du renouvellement urbain à l'est de la capitale par Manuel Appert, maître de conférences, Université de Lyon (Lyon 2), UMR 5600 "Environnement, Ville, Société" (EVS)

Les JO 2012 à Londres : un grand événement alibi du renouvellement urbain à l'est de la capitale


On commence d'évoquer la nécessité d'évaluer véritablement les retombées, mais le discours reste encore bien souvent teinté de croyances plus que d'éléments concrets.

Evaluation économique sociale, environnementale et médiatique des grands évènements sportifs internationaux (DIGES)
Janvier 2015








Quelques éléments d'archives qui montrent que la question des retombées n'est pas un sujet original mais les solutions ont du mal à être proposées.
Texte de Claude Bébéard en intégral le même jour…


Quelques semaines plus tard à l'Ecole de Journalisme de Lille où il présentait le dossier de Paris 2008, suite à ma question sur la gestion post-olympique des équipements, Claude Bébéard déclarait que j'étais mal renseigné et qu'il me ferait parvenir le dossier prouvant que tout était prévu.

A ce jour le facteur n'a toujours trouvé mon adresse …

Article dans Capital juste avant les résultats… qui donneront les Jeux à Londres.



Alors pourquoi accepter l'organisation de manifestations si en plus, les entreprises organisatrices sont dispensées d'impôts ? Quelle est la justification économique qui explique ce cadeau alors que ce sont les collectivités qui financent la rénovation ou la construction des équipements -soit directement, soit via des Partenariat-Public-Privé (PPP) ?


Football : l'UEFA ne paiera pas d'impôt pour l'Euro 2016
Les Echos, par Elsa Conesa publié le 03 novembre 2014

Money Time, Le Monde par Jean Pascal Gayant publié le 5 novembre 2014



Le CIO , l'UEFA ou la FIFA veulent organiser des évènements qu'ils les financent. Gageons que leurs cahiers des charges seraient allégés…

Si les élus étaient responsables sur leurs propres deniers, ils seraient sûrement moins complaisants.

Le sport est une question de passion, pas de raison… mais aussi une question d'intérêts !!!



29 août 2017

Stade 2 via Daily Motion


Documentaire Arte 02-08-2016




20 octobre 2017

JO, capitale de la culture : est-ce que ça vaut le coût?
Slate.fr par Jean-Laurent Cassely publié le 05.08.2012 - 9 h 08, mis à jour le 05.08.2012 à 12 h 52


Paris dévoile un nouveau logo pour les JO 2024... mais les raisons de ne pas vouloir les organiser restent toujours aussi valables .
Atlantico.fr par Wladimir Andreff le 8 novembre 2014

Demain on rase gratis !!! 6 décembre 2014 


LES DÉCODEURS LE MONDE.FR | 25.02.2015 À 17H46 • MIS À JOUR LE 13.04.2015 À 17H30 | PAR ALEXANDRE POUCHARD ET ELISA BELLANGER








Jeux olympiques 2020: pourquoi les villes candidates à l'organisation devraient plutôt viser la deuxième place
Huffington Post Par Eleazar David publié le 07/09/2013 08:49 CEST | Actualisé 05/10/2016 01:45 


Les dépassements de coût des Jeux Olympiques: Paris doit-elle candidater à n’importe quel prix?
Par Wladimir Andreff, Quel Sport?, Association Quel Sport, 2015.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01279888

Jeux Olympiques : « Le budget initial est presque toujours dépassé »
La Croix Entretien de Wladimir Andreff par Pierre Bienvault publié le 04 août 2016

Atlantico.fr par Wladimir Andreff le 24 juin 2017


France Culture Wladimir Andreff le 21 août 2017

Jeux olympiques : la légende des retombées économiques. 

The Conversation 18 septembre 2017 par Pierre Rondeau, Professeur d'Economie.


Le Monde - Money Time L’actualité économique de l’économie du Sport 
Par Jean Pascal Gayant Professeur des Université, publié le 5 octobre 2017



RAPPEL
LE MONDE.FR | 17.01.2013 À 08H17 • MIS À JOUR LE 17.01.2013 À 10H44 PAR PIERRE LEPIDI

dimanche 16 novembre 2014

Tourisme de montagne et vacances de printemps : un "business model" en péril ?


Maj le 16 Juillet 2018

Créé le 16 novembre 2014


Les opérateurs principaux du tourisme en montagne sont très lucides sur les causes de leurs difficultés. Leurs diagnostics lors l’Assemblée Générale d’octobre 2014 de Domaine Skiable de France démontrent qu’ils connaissent parfaitement les éléments qu’ils doivent améliorer : relations clients, réhabilitation de l’immobilier et modernisation de l’offre touristique des stations.

Néanmoins ils continuent de communiquer sur les raisons exogènes comme sources de leurs propres maux en s’accrochant à la question du calendrier scolaire pour les vacances de printemps qui n’est qu’un épiphénomène. Contrairement à ce que certains pensent en utilisant ce type d’argument, cela ne va pas permettre à la majorité des acteurs économiques de se poser les bonnes questions.

Le modèle économique des « stations de ski » (et non « station de montagne ») a été construit depuis son origine sur une logique de consommation en volume pendant une très courte saison hivernale de 5 mois… Ce business model est basé sur une production de richesses partagées entre des sociétés de remontées mécaniques liées aux collectivités (Délégation de Services Publics), des commerçants indépendants et des investisseurs immobiliers majoritairement individuels.

Ce modèle est aujourd’hui en panne car les principaux hébergeurs, dans le modèle français, sont des propriétaires individuels qui lors des 20 dernières années ont acheté en bénéficiant d’une procédure de défiscalisation limitée dans le temps. Celui-ci s’articule sur la base d’un avantage fiscal lorsque le propriétaire achète son bien avec l’obligation de le mettre en location pendant 9 ans (Lois Demessine, Scellier, Censi-Bouvard…). Une fois la période de 9 ans achevée, soit le bien immobilier reste dans le réseau touristique en étant loué, soit il sort du secteur marchand touristique pour n’être utilisé que par ses propriétaires.

L’hypothèse initiale était que les résidences secondaires, financées par des individuels, servent aussi le développement de l’activité touristique. Or les « investisseurs » en montagne l’ont fait souvent par passion (il ne s’agissait même pas d’une résidence véritablement secondaire mais surtout occasionnelle) mais ils ont retiré leur bien du secteur marchand touristique dès la fin des obligations légales pour ceux qui ont utilisé le principe de défiscalisation.

Un rapport officiel de février 2010[1]  a montré que 50 % du parc immobilier touristique français est constitué de « lits froids », soit des lits utilisés moins de 3 semaines par an. Ce qui pose trois problèmes majeurs aux stations: la question du volume disponible de lits pour l’activité touristique saisonnière, la gestion de ces lits et le suivi de la qualité de l’offre d’hébergement par rapport aux attentes des clientèles.

Contrairement au modèle touristique qui s’appuie sur le mode d’hébergement (hôtellerie, camping, gites…) le modèle des stations de montagne repose sur les activités proposées (ski, snowboard, raquettes, gastronomie) mais les principaux acteurs français de ces territoires que sont les collectivités et les sociétés de remontées mécaniques ne maitrisent que très rarement les hébergements qui sont au cœur du séjour (quelques exceptions dont les Karellis station coopérative). De fait, la solution retenue devant l’absence de renouvellement du parc immobilier a été la production de nouveaux hébergements. Cela s’est traduit par une forme de fuite en avant en créant toujours plus de nouveaux lits, grâce au processus de défiscalisation et en déclassant de fait les anciens hébergements n’ayant pas suivi les évolutions du marché (taille d’appartement trop petite, rénovation du mobilier hasardeuse, vétusté…). Il existe donc aujourd’hui trop d’appartements obsolètes par rapport aux évolutions du marché dans les stations.

Toutefois, le constat est le suivant depuis de nombreuses années: aucune station ne fait le plein, même pendant les vacances de noël ou de février puisque le taux d’occupation communiqué ne s’appuie que sur les 50% de lits marchands visibles par les opérateurs… Quid de l’activité des 50% de lits «froids» … sont-ils tièdes (prêtés à des amis ou loués au black) ou franchement congelés (jamais utilisés) ? Pourquoi se battre sur les dates des vacances de printemps qui ne représente que 5% en moyenne du CA annuel alors que toute la saison il y a encore des marges de manoeuvres ? Il faudrait passer d’une logique de quantité de lits à une qualité de services, moins de lits mais une qualité de prestation adaptée aux attentes et à avec un rapport qualité /prix correct.

Alors que les Resorts américains sont sur un modèle d’opérateur unique avec un business model dans lequel le propriétaire de la station possède l’hébergement et les remontées mécaniques ; que ce sont les hôteliers autrichiens qui possèdent certaines remontées mécaniques et peuvent proposer une offre globale maîtrisée… les français bougonnent à propos des dates de vacances …

Les français qui ont développé les « stations intégrées » lors de la conception des stations devraient s’essayer à la « réintégration » de l’offre touristique, au delà de la remise sur le marché de lits rénovés comme tente de le faire la Compagnie des Alpes via sa foncière depuis 2013 dans certaines stations.

Certes les besoins en financement sont très importants mais les enjeux économiques le sont plus encore pour une activité, le tourisme, qui représente 7% du PIB national.
En ne communiquant que sur les difficultés de calendrier, les acteurs du tourisme de montagne, déjà perçus comme nantis car assimilés à un tourisme de privilégiés réservé à 7,9% des français, ne plaident pas en faveur d’un plan national de réhabilitation de l’immobilier touristique (et non Plan Neige 2) pour consolider une offre véritablement fragile

Paradoxe français, l’activité ski fait partie des moins chères du monde (les tarifs de remontées mécaniques sont les plus compétitives), mais dans un pays où le sport n’est que rarement payé à son coût réel, le tourisme de montagne apparaît comme un luxe.
Les éléments culturels présentés dans "Industrie du tourisme. Le mythe du Laquais" de Julien Barnu et Amine Hamouche[2], le rappellent, la France n’a pas pris la mesure de son véritable attrait touristique et des obligations de qualité de services qui en découlent.

On peut comme Val Thorens mettre en œuvre avec les opérateurs publics et privés locaux une stratégie de services aux clients qui positionne la station comme une destination touristique performante (Val Thorens United) mais on ne pourra pas faire l’économie d’une reconstruction du business model pour l’ensemble stations touristiques françaises où l’on devra avoir la main sur les éléments principaux de l’offre globale : hébergements et remontées mécaniques

Alors pourquoi se battre pour une question de calendrier des vacances de printemps alors que les enjeux sont internes ? Dès la mi-avril certains professionnels des stations arrêtent leurs activités par manque de clients et de rentabilité, dans les plus petites comme dans les plus grandes.  Avril est ce l’enjeu majeur ?

Il est plus simple de critiquer un calendrier scolaire largement décrié nationalement que de construire une réelle gouvernance locale qui réussirait, au-delà de la somme des intérêts particuliers, à construire un intérêt général au bénéfice de tous. Mais pour cela il faudrait abandonner 40 ans de «tradition» où chacun a pris ses aises grâce au développement économique en période de prospérité et où l’on demande toujours à l’autre de faire des efforts.

Le business model est obsolète. Il serait temps de le remplacer avant que la baisse des résultats ne l’impose et que les destinations étrangères nous relèguent en deuxième division.


16 Juillet 2018 
Ajout de la référence qui était citée en document annexe

L'immobilier de tourisme en montagne risque de dévisser
Par latribune.fr  |  19/03/2014,

https://www.latribune.fr/vos-finances/immobilier/20140319trib000820842/l-immobilier-de-tourisme-en-montagne-risque-de-devisser.html

[1] La réhabilitation de l'immobilier de loisirs en France, par Françoise MIQUEL, Chef de mission de contrôle général au Contrôle général économique et financier - Jacques MOUGEY, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable - Georges RIBIÈRE, Membre permanent du Conseil général de l'environnement et du développement durable – février 2010
http://www.cgedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/00674701_rapport_cle273a2d.pdf
[2] Industrie du tourisme. Le mythe du laquais Julien Barnu, Amine Hamouche, Collection Libres opinions, Editions Presses des mines, Février 2014 - 84 pages