Rechercher dans ce blog

vendredi 3 octobre 2025

"C'est pas pire…"

Tel pourrait être le sous-titre de l'article publié dans Atlantico« La France a-t-elle vraiment les moyens d’organiser les JO d’hiver 2030 ? »[1].




Lorsque Sylvain Bersinger et Charles Reviens échangent benoitement dans Atlantico sur les conséquences financières des Jeux Olympiques, on pourrait presque croire que parce que ces Jeux Olympiques seront moins dispendieux que Sotchi ou PyeongChang ce ne sera pas si grave…


Encore un article "Pro Bono" ?


Comme la note de 4 pages du Cabinet Astères sur "Jeux Olympiques d'hiver 2030 une édition peu coûteuse " publiée le 18 septembre 2024 … dont les résultats avaient été annoncés triomphalement par la Région AURA… le 17 septembre 2024 ?[2]

 









Les plus fins observateurs auront remarqué que la date de publication a disparu sur le site

 

 

On est passé de « peu coûteuse » à peut être 9 milliards…


"Quand bien même les JO d’hiver coûteraient trois fois plus chers qu’annoncé – ce chiffre étant, je l’ai déjà dit, relativement discutable –, on arriverait à 9 milliards au total."


A force d'évoquer les 44 milliards d'économies qu'il faudrait faire pour le budget de la nation… 9, 12, 25… quelle différence pour ceux qui ne comptent que ce qui les arrangent ou qui œuvrent comme lobbyistes ?


Mais nous ne sommes plus à un déni près, après le déni démocratique (pas de consultation des populations contrairement aux demandes du CIO qui demande le soutien des populations…)[3] et le déni juridique (non-respect du code de l’environnement et de la Convention Aarhus)[4], le déni comptable (un budget annoncé à 1,5 milliards qui est déjà à plus de 3)[5] : le combo presque parfait !

 

« Le projet 2030, dont le budget est estimé à 1,5 milliard d’euros – « pas au-delà de celui de Milan-Cortina en 2026 », promet David Lappartient –, ne prévoit la construction que d’une seule installation, une patinoire à Nice, où se disputeraient les épreuves sur glace (hockey, curling, patinage artistique…). » Le Monde 07 novembre 2023

 

« Quel montant de budget prévoyez-vous ? »

« On est en train de le construire, mais l'idée c'est d'être dans la même trajectoire que celui de Milan, qui doit être à 1,7 milliard. » Le Figaro 30 novembre 2023

 

 


Terminés les raisonnements ou les résonances. Finalement ce seront les Jeux Olympiques des "résonnements" entre échos d'arguments hasardeux et reprises d'éléments instables (comme les éléments budgétaires)[6], nous observons désormais, qu'après les licornes et les dahus, une partie des acteurs de la montagne s'arc-boute dans la construction de légendes.

 

Malgré l'opacité et la non diffusion des notes d'alertes et des rapports de l'Inspection Générale des Finances depuis juillet 2023 (4 documents existeraient) pas plus que l'étude d'impact commandé par le CNOSF et que le cabinet Utopies a réalisé en battant le record olympique de la discipline (moins de 2 mois), on constate que la transparence n'est toujours pas une valeur olympique. 


 


 

 

 

Alors que "L'Héritage de Paris 2024" commence à se révéler comme la confirmation d’un leurre au goût amer, comment envisager que celui de cette édition hivernale préparée en catastrophe, dont on ne connaît toujours pas précisément la répartition des épreuves (nous sommes à 4 ans des épreuves tests) et encore moins les coûts finaux, puisse avoir un sort meilleur ?


Dans les légendes aussi on trouve des sorts maléfiques qui endorment les populations des territoires.

Mais le réveil est souvent douloureux et les courbatures financières viennent nous rappeler que même si la fête était belle, les lendemains ne chantent pas toujours des mélodies du bonheur. Et que chaque fête a un coût. 

Mais c’est plus simple quand la facture est payée par les autres, ou masquée dans un ensemble un peu obscur.

 

 

La comédie musicale olympique nous joue un retour digne de Starmania. 
Mais s’il n’y a pas de blues des business men et business women comme de certains élus qui arrivent dans les territoires pour déverser l’argent public sans limite …

 

« Bayrou sur les JO 2030 : 

« Je signe le chèque mais je ne mets pas encore le montant »

Le Dauphine Libéré 27 juin 2025[7]

 

et qui fanfaronnent sur le financement privé (non confirmé) qui équilibrera les comptes… on commence déjà à revoir certaines parties des projets (comme le surprenant projet Loop de Briançon)[8]  pour tenter de trouver des économies à faire. 
 
Bien que depuis l’annonce de l’obtention de ces jeux, la pertinence de ce projet olympique n’ait jamais été questionnée puisque la garantie de l’Etat a même été donnée alors que les services de l’Etat, et en particulier l’Inspection Générale des Finances, avaient déjà alerté sur les approximations budgétaires et les risques de déficit important.

 

Aujourd’hui, alors que les députés doivent voter dans les jours qui viennent la loi olympique pour les JOP 2030 et que les sénateurs ont voté à l'aveugle en juin 2024 sans avoir ni les éléments budgétaires actualisés, ni les documents réalisés par les services de l'Etat;  il est encore temps de suspendre cette édition et de demander au CIO, qui a imposé la date de 2030 à des irresponsables français (qui ont accepté de construire en catastrophe un évènement mondial par bravache et ambitions personnelles) de revenir sur sa décision et de demander à Salt Lake qui eux sont près, de réaliser cette édition.


Il sera alors temps de construire sérieusement et sereinement, ou pas, un événement véritablement tourné vers une aide à la transition des territoires. Et la fête pourra alors être belle pour tout le monde. 


Y compris les athlètes paralympiques qui ont dû se frotter les yeux en découvrant la rédaction surréaliste concernant leur accueil sur les sites dans le rapport de la commission futur hôte du CIO page 49.




 

Parfois renoncer et reporter un projet, c’est prouver que l’on est responsable et soucieux du bien commun et de l’intérêt général. Cela se passe très régulièrement dans toutes les collectivités territoriales.

 

Surtout lorsqu’on fustige l’assistanat et que l’on réclame, principalement pour les autres, la réalisation d’économies, s’appliquer à soi-même ses propres principes permettraient, au-delà de l’affirmation d’une certaine cohérence, d’être crédible.

 

Il est plus facile de jouer au Père Noël en faisait régler la facture totale des cadeaux à d’autres. 
Si certains de ces cadeaux sont empoisonnés (comme l’ascenseur de Bozel au coût de fonctionnement évolutif)[9], d’autres feront très plaisirs en prévision des prochaines échéances électorales[10].
 

Publié le 03 octobre 2025









Compléments du 16 octobre 2025


JO d'hiver 2030 : 3,8 milliards d'euros d'appels d'offres dans le portillon de départ


Alors que le budget des JOP communiqué est déjà passé de 1,5 à 3 milliards … comment justifier que 4,8 milliards d’appels d’offres puissent être annoncés alors que la loi olympique n’est toujours pas votée et que les éléments budgétaires ne sont toujours pas stabilisés ?


« Pour le bâti, la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) entend livrer « l'ensemble des projets à l'été 2029 », prévoit Damien Robert, son directeur général, qui avance le chiffre de 1,3 milliard d'euros d'investissements. » On est plus à « seulement » à 1 milliard ?


Investissements ou infrastructures ? 


Une patinoire à Nice annoncée comme déficitaire par la commission futur hôte du CIO peut-elle est considérée comme un « investissement » ou un équipement source de déficit chronique programmé ?


Le dérapage budgétaire continue… dans l’indifférence générale.

Aucun rabot dans le PLF 2026 pour le projet de Jeux Olympiques et Paralympiques qui semblent exemptés d’efforts budgétaires.

Comme quoi certains projets demeurent prioritaires malgré leurs coûts.



 


JO d'hiver Alpes 2030 : pourquoi le budget pour l'organisation est finalement réévalué

« le ministère des Sports a répondu qu’il ne pouvait pas le transmettre, ce document « n’étant pas public ».

Une transparence olympique d’un autre temps.

Mais Marina Ferrari, Roland Lescure pourquoi les élus de la République n’ont-ils pas droit aux éléments budgétaires pour prendre la mesure d’un projet qui va engager les finances de l’Etat et des collectivités pour plusieurs années ?

Surtout lorsqu’annoncé initialement à 1,5 milliards ce projet de JOP dérape doucement … en se rapprochant des 3,5 milliards puisque le budget de la Solidéo doit aussi être réévalué.
Pas plus qu’ils ne peuvent bénéficier de l’étude d’impact réalisée à la demande du CNOSF …
Ils ont vraiment tous les arguments pour prendre des décisions judicieuses.

Décidément un projet réalisé dans un timing trop tendu devrait réussir à approcher les 4 milliards au final vu les réajustements réguliers opérés depuis juillet 2023.

Augmenter le budget des JOP alors que le budget des Sport diminue encore … un choix.

Finalement, ils avaient peut être raison dans Altantico, on risque d’y arriver aux 9 milliards de coûts pour ces JOP 2030 si ça continue à ce rythme.

Et durant les quatre ans qui restent, avec leurs nombreuses échéances électorales, il va falloir préparer la communication de crise pour être en mesure de tenter d’expliquer pourquoi toutes les promesses n’auront pas pû être tenues… et comment les différents budgets auront dérapé en période d’économies généralisées.

Les promesses de Jeux sobres et durables s’éloignent… pour ceux qui y croient encore.

C’est pas encore complètement pire, mais on se rapproche de plus en plus d’un grand dérapage incontrôlé.

Le dérapage olympique, sera peut être la discipline additionnelle dont on se serait bien passé.




Compléments du 17 octobre 2025


A quel moment les journalistes sont-ils formés à l’analyse de sondages afin de pouvoir faire leur métier ?
Les écoles de journalisme n’ont pas d’enseignements permettant de questionner des méthodologies de sondages ou sont-ils formés uniquement à reprendre des données qu’ils considèrent forcément comme des vérités ?

A ce rythme là, l’IA finira par remplacer les soutiers du rédactionnel.

Depuis plusieurs mois, des sondages proposent des résultats présentant des différences notables sur un même sujet les JOP 2030.

Les résultats de ces sondages (dont généralement les questions ne sont pas communiquées) sont principalement issus d’enquêtes réalisées par internet, sur une ou plusieurs journées mais utilisant des panels de répondants qui se sont inscrits eux-mêmes sur les plateformes pour répondre à des enquêtes contre des points, chèques-cadeaux ou avantages divers…
Ce qui est un « léger » biais méthodologique…

A quel moment les journalistes qui relayent ces sondages s’interrogent-ils sur les différences de résultats de ces différents éléments de communication diffusés depuis des mois ?
A quel moment le commanditaire du sondage est-il identifié et questionné sur ses intentions ?

Mais surtout comment font-ils pour concevoir que des répondants puissent avoir un avis construit et argumenté sur le sujet des JOP 2030 puisqu’aucun document budgétaire n’a été communiqué officiellement et que même la liste définitive des sites et de l’organisation de ces Jeux Olympiques ne sont toujours pas connus ?

Sacré nouveau biais méthodologique, je donne un avis sur un dossier dont même les élus de certains sites évoqués pour être site olympique sont incapables de donner des précisions … et pas que pour les Jeux Paralympiques.

Les sénateurs ont voté la Loi Olympique sans avoir d’information sur les coûts de cet évènement tout en relevant « qu’ils manquaient d’informations précises » !!!
Les députés vont devoir voter à leur tour, une loi sans connaitre les conséquences de leur choix alors que le pays est suspendu à la construction d’un budget demandant des efforts à tous les français …

Sommes-nous revenus dans une période de croyances où les faits tangibles ne seraient plus nécessaires ?

Mais qui s’intéresse aujourd’hui aux éléments constitutifs de l’information ?
Peu importe le sens tant que l’on peut afficher des chiffres que l’on ne cherche pas à comprendre.

Le Siècle des Lumières est bien loin, la communication a remplacé la connaissance, l’esprit critique semble avoir disparu des rédactions.

Avons-nous des journalistes, des agents de propagandes ou des attaché(e)s de presse ?

Ils sont de moins en moins nombreux à tenter de nous expliquer que la Terre n’est pas plate.
Merci à ceux qui persistent malgré tout.



Pour les lecteurs du Figaro c'était un autre type de réponse en 2023…












"le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et le Comité paralympique et sportif français (CPSF) saluent l’amélioration de la copie proposée par le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative dans le PLF 2026 qui limite cette baisse à 4,6 %."


Notamment:


"- La création du programme 385 « Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 », qui
ouvre 54,8 M€ de crédits de paiements permettant au projet de se déployer pleinement dès les prochaines semaines."

Mais il n'y a toujours aucune publication depuis juin 2024 de l'étude d'impact des JOP 2030 réalisée par le cabinet UTOPIES.
Transparence, démocratie, information, valeurs olympiques partagées…



Les responsables du grand dérapage olympique 2030 pourraient avoir des comptes à rendre et il ne suffira pas de raconter que la Cour des Comptes prend dans ses estimations et calculs des éléments qui ne devraient pas y être.



[3] « et à quel point la population locale se réjouit à l’idée de se préparer à accueillir à nouveau ces Jeux ». Rapport de la commission futur hôte. CIO 2024 page 3 

https://library.olympics.com/Default/doc/SYRACUSE/3415447/alpes-francaises-2030-rapport-de-la-commission-de-futur-hote-pour-les-jeux-olympiques-d-hiver-a-l-in?_lg=fr-FR

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire