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dimanche 10 septembre 2023

En route pour Lausanne ?

Qu’est-ce que le mouvement sportif a à gagner à une candidature à l’organisation des JOP d’hiver 2030 ?


C’est à cette question que devront répondre les membres du CNOSF le 13 septembre prochain lors de l’assemblée générale. A noter que dans l’ordre du jour le sujet de la candidature arrive après la validation de l’élection du 29 juin.



Le futur nouveau président du CNOSF était annoncé comme une fine lame politique. Il faut bien l’admettre, en tant qu’ancien escrimeur, je ne peux que saluer son habileté. Engager le CNOSF dans une aventure aussi lourde de conséquence sans être élu officiellement, ça mérite un podium olympique de l’habileté politique.


Mais sur le fond qu’est-ce que le mouvement sportif a à y gagner.



 

Pourquoi cette précipitation ?


Pour Annecy 2018, avant l’échec que l’on connait, le comité de candidature avait travaillé deux ans à l’élaboration de son projet, avec des équipes conséquentes.


Les leçons ont-elles été parfaitement tirées pour que l’on puisse déposer un dossier crédible en 3 mois et demi ? Une performance qui serait alors réellement olympique.


Le cahier technique, au-delà de la manifestation d’intention de vouloir accueillir les JOP, doit mettre en évidence les raisons et les qualités des territoires permettant de remplir les obligations sportives, organisationnelles et désormais environnementales imposées par le CIO.


Dans les délais très courts que se sont imposés les deux régions françaises, y a-t-il la possibilité d’obtenir les JOP de 2030 ou d’essuyer un échec, ce qui n’est jamais agréable ?


Le mouvement sportif français, à la veille de l’organisation d’un des plus grands évènements sportifs mondiaux jamais organisé dans notre pays depuis longtemps, peut-il ou veut-il se permettre un échec même symbolique en gâchant la fête pour un dossier présenté forcement à la hâte vu les délais ?


On l’a compris, le futur nouveau président du CNOSF est en service commandé pour le CIO, pour challenger les candidatures en cours et surtout celle qui prend de plus en plus de relief, celle de la Suisse.


Une candidature risquée… pour 2030.


Indépendamment de la répartition continentale des évènements du CIO visant à alterner entre les différentes parties du monde, 2026 c’est déjà l’Europe avec Milan et Cortina d’Ampezzo, y a-t-il urgence à concurrencer Stockholm et désormais la Suisse, puisque Salt Lake City et Sapporo semblent vouloir faire l’impasse sur 2030.


Si le miracle olympique avait lieu, les conditions de réalisation de ces JOP d’hiver en 2030, surfant sur la réussite espérée des JOP de Paris 2024, auraient-elles assez de latitudes pour véritablement se préparer sereinement et efficacement ?


En obtenant les Jeux d’hiver 2030 en 2024, nous serions alors à 6 ans de l’échéance.


Le risque est à la fois politique et économique. Politique, un certain nombre d’élus ont déjà montré leur opposition au projet. Economique…  alors que nous n’avons à ce jour que des informations partielles sur le bilan attendu de Paris 2024….  (Cependant les éléments publiés par la Cour des Comptes ne sont pas des plus optimistes).


Comme les deux présidents de régions répètent à l’envie que le ski est assuré dans leurs territoires respectifs au moins jusqu’en 2050, n’y aurait-il pas un choix à faire pour être les derniers JOP d’hiver en sites naturels 2038, 2042, 2046 ? Et en plus se donner le temps de préparer d’une réelle transition pour les territoires concernés et embarquer toute la filière du ski.


Les pour et les contre

 

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Pour le futur président se donner immédiatement une stature internationale (qu’il a déjà) en portant cette candidature et jouer sur les 2 tableaux : venir en sauveur du CNOSF à moins d’un an des JOP Paris 2024 et rendre service au CIO

 

 Pour le mouvement sportif, prolonger l’élan des JOP Paris 2024 (sous réserve qu’il existe)  et éviter la gueule de bois post olympique 

 

 

Prendre le risque d’un échec 

 

Mobiliser le CNOSF uniquement sur les jeux au détriment des clubs des licenciés alors que le mouvement sportif français sur le terrain a besoin d’une réforme en profondeur 

 

S’attirer les foudres des opposants politiques à la candidature aux JOP d’hiver dans un contexte de réchauffement climatique 

 


Au-delà des affinités politiques qui lient les deux présidents de régions et le président du Conseil Départemental du Morbihan, comment comprendre l’emballement autour d’une candidature pour laquelle le chef de projet AURA, vient juste d’être nommé alors que le dossier doit être déposé avant décembre si ce n’est pour de simples calculs politiques ?  


Il ne manquerait plus, à l’issue des élections au CIO en 2025, qu’après des mois de grabuges, de tensions et d’image écornée, le CNOSF ne perde une fois de plus son nouveau président à peine installé, pour aller prendre la tête du CIO.


Finalement qui a le plus intérêt à cette candidature le futur président lui-même qui ne pourra pas faire un mandat supplémentaire à la tête du l’UCI et qui en s’installant au CNOSF pourrait toujours rêver d’un billet pour Lausanne ou le mouvement sportif français qui pourrait trouver un nouveau projet à soutenir pour retrouver sa cohésion ?


Alors en route pour Lausanne, pour le mouvement sportif français ou seulement pour son futur président ?



Publié le 10 septembre 2023 à 20h30




Ajout le 12 septembre 2023 à 10h



"D’ici fin octobre, la candidature française va devoir rendre une première copie la plus avancée possible avec notamment les sites pressentis pour les différentes compétitions, afin que le CIO se prononce d’ici fin novembre sur la poursuite ou non des discussions".

Le Dauphine Libéré par Stéphane Pulze publié le 08 septembre 2023 



Pour mii-octobre… passer  "d'un « dialogue permanent » à un « dialogue ciblé »" est-ce sérieux et crédible ?




liens:


Candidature JO d’hiver 2030 : Leurre olympique ?

publié le 20 Aout 2023