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dimanche 7 août 2022

Canicule, Père Noël et Utopies, l’été 2022 de tous les risques.

Publié le 7 août 2022 à 15h10


 Depuis des mois, « on nous répète » que l’été sera celui du retour des touristes français et étrangers et peut être même à la clé, une saison estivale historique… 

…Puisque chaque année devient une année historique pour n’importe quelle raison.

 


La saison estivale s’annonce record (Le Figaro)

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/tourisme-la-saison-estivale-s-annonce-record-20220708,

 

Tourisme : « Paris pourrait retrouver d’ici la fin 2022 sa fréquentation touristique de 2019 » (Le JDD)

https://www.lejdd.fr/Economie/tourisme-paris-pourrait-retrouver-dici-la-fin-2022-sa-frequentation-touristique-de-2019-4114243

 

Les vacances d’été, parenthèse entre le Covid-19 et la crise économique (le Monde)

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/07/02/les-vacances-d-ete-parenthese-entre-le-covid-19-et-la-crise-economique_6133029_3234.html

 

 

« La France était la première destination mondiale touristique avant la pandémie, elle l’est restée» Libération

https://www.liberation.fr/economie/la-france-etait-la-premiere-destination-mondiale-touristique-avant-la-pandemie-elle-lest-restee-20220730_ZD5PBAKU2FHKLDPVNR35KFW2EU/

 

 

Bref « Tout irait très bien Madame la Marquise ».

 

Sauf que nous n’avons toujours pas les éléments de comptage des flux de visiteurs français comme étrangers…

 

 

Les statistiques du tourisme, entre approximations et inventions

https://coachomnium.com/bonus/statistiques-du-tourisme/

 

 


Ou alors depuis les travaux parlementaires de 2018, les outils ont été créés mais pourquoi ne sont-ils pas officiels et consultables ? 


Où est l’observatoire devant produire de l’information fiable demandée par les parlementaires ?


« Le constat, globalement valable, doit toutefois être relativisé par un autre, celui de la fiabilité souvent discutable des données statistiques disponibles. Cette situation apparaît clairement à l’analyse des données produites en France, mais on peut craindre que les observations concernant notre pays puissent être extrapolées à nombre d’autres, notre appareil statistique public ayant la réputation d’être plutôt solide dans les comparaisons internationales »

(Rapport d'information N° 1271 sur la promotion de la destination touristique France page7…)

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_afetr/l15b1271_rapport-information

 

 

 

ASSEMBLÉE NATIONALE

CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 QUINZIÈME LÉGISLA TURE

Enregistré à la Présidence de l’ Assemblée nationale le 24 juillet 2019.

RAPPORT D’INFORMATION

DÉPOSÉ

en application de l’article 145 du Règlement

PAR LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES (1)

sur le tourisme

ET PRÉSENTÉ PAR
MME MARGUERITE DEPREZ-AUDEBERT ET M. DIDIER MARTIN,

Députés

 

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion-eco/l15b2190_rapport-information.pdf

 

— 96 —

« V. AMÉLIORER LES CHIFFRES ET LA CONNAISSANCE : UN PRÉALABLE INNDISPENSABLE POUR L’ÉCONOMIE TOURISTIQUE DE DEMAIN

 

A. DES STATISTIQUES INSUFFISANTES

Ce rapport espère l’avoir montré, l’économie touristique est un secteur stratégique pour la France. Or, la politique publique touristique souffre d’une grande faiblesse, soulignée par l’ensemble des personnes auditionnées par la mission : le manque de statistiques solidement établies, rapides, et pertinentes. Or, comme le souligne la Caisse des dépôts et consignations : « Aucune grande industrie digne de ce nom n’existe sans statistique fiable ! ».

 

Les insuffisances actuelles concernant les statistiques en matière de tourisme font l’objet de développements importants dans le rapport de MM. Maurice Leroy et Jean-François Portarrieu sur la promotion de la destination touristique France. Ces derniers soulignent que « les données statistiques diffusées quant au tourisme ne sont pas toujours très pertinentes », en insistant notamment sur l’opération de révision conséquente menée par la Banque de France pour ce qui concerne l’évaluation de la dépense des visiteurs étrangers : « Cette opération de révision est présentée à la Banque de France comme normale (des chantiers de même nature sont régulièrement mis en oeuvre pour les différentes données statistiques) et fiable. Le résultat interroge tout de même. La réévaluation a en effet conduit la Banque de France à relever globalement de 11 milliards d’euros son évaluation de la dépense des visiteurs étrangers pour 2016, ce qui a un impact significatif sur les éléments de comparaison internationale dont nous disposons, pour autant qu’ils aient un sens : la France est ainsi repassée de la 5ème à la 3ème place au niveau mondial pour les dépenses des visiteurs étrangers ». De façon plus générale, les professionnels du tourisme soulignent le manque de données suffisamment précises en matière de tourisme, pour accompagner la structuration de l’offre.

 

La statistique touristique souffre également d’un pilotage insuffisant.

En effet, les acteurs produisant des données sont nombreux, sans qu’un chef de file explicite n’ait été désigné. Ainsi, l’INSEE, la Banque de France, la direction générale des entreprises et Atout France produisent chacun des données sur le tourisme à l’échelle nationale, sans que la coordination de ces travaux ne semble toujours assurée. Les données sont éparses et nombreuses, sans toutefois être toutes accessibles et utiles aux professionnels du tourisme. Des initiatives salutaires ont été prises, comme la mise en place d’une page internet « Veille info tourisme » par la DGE qui regroupe l’ensemble des données officielle publiques à l’échelle internationale et nationale. Vos rapporteurs estiment toutefois qu’un cap supplémentaire doit être franchi, avec la création d’un observatoire dédié. 

 

 

 

-97-

 

B. UN OBSERVATOIRE NATIONAL POUR LE TOURISME

1. Un pilotage unifié

La création d’un observatoire national du tourisme répond d’abord à la nécessité d’améliorer le pilotage de l’appareil statistique et d’étude des phénomènes touristiques. Un effort de coordination est indispensable pour présenter des données cohérentes et claires. L’observatoire unique est l’outil qui semble répondre le mieux à ce besoin de coordination. Il pourrait réunir en son sein l’ensemble des acteurs qui interviennent dans le champ statistique, afin d’être en capacité de fournir des données fiables et selon un calendrier adapté aux besoins des professionnels du secteur. Cet observatoire pourrait être logé par Atout France.

 

2. Améliorer la qualité et la pertinence des statistiques sur le tourisme

L’observatoire a également et surtout vocation à répondre aux besoins d’amélioration de la pertinence des statistiques sur le tourisme. Des nouvelles méthodes pourraient être déployées afin d’obtenir des résultats plus fins pour ce qui concerne les recettes touristiques. La France pourrait s’inspirer de l’Espagne, qui utilise notamment les données bancaires pour améliorer la compréhension des dépenses réalisées par les touristes.

Vos rapporteurs souhaitent insister sur la dimension qualitative de l’observation des phénomènes touristiques : c’est en observant les tendances et les évolutions de la demande, que l’offre peut se structurer de la façon la plus pertinente possible. La statistique du tourisme devra considérablement évoluer pour permettre à la France de prendre, aujourd’hui, les bonnes décisions de positionnement et d’investissement pour capter la croissance et répondre à la demande de demain. Comme l’indique l’Institut Montaigne, dans son rapport de mars 2017, « Au-delà de la compréhension des besoins de chaque segment, il manque toujours à la France une vision prospective de son plan marketing d’ensemble : quels sont les segments prioritaires pour la France ? Quel est leur potentiel actuel en termes de valeur touristique ? Quel est leur potentiel à cinq-dix ans ? Quelle part de marché la France ambitionne-t-elle sur chacun de ces segments ? Autant de questions qui ne sont toujours pas clarifiées au niveau national » (1).

Cet observatoire devra nécessairement intégrer dans son programme une dimension qualitative : la demande évolue à une vitesse qui dépasse celle de l’administration et de la législation. Connaître, étudier et anticiper les tendances de consommation et les aspirations à venir des voyageurs est une nécessité pour déployer une stratégie de moyen et de long terme, finement ciselée. »

 


Et donc ? Où sont les suites ? Pourquoi rester dans le flou ?


Eté 2022, les touristes semblent être partout et les annonces concernant les projections de réservations sont ultra optimistes.

Et les résultats de juillet seraient excellents… 

Bien que les données soient invérifiables, malgré les déclarations péremptoires.


 

Olivia Grégoire: «Grâce au retour en force de la clientèle étrangère, la saison en France sera excellente» (Le Figaro

 

https://www.lefigaro.fr/conjoncture/olivia-gregoire-grace-au-retour-en-force-de-la-clientele-etrangere-la-saison-en-france-sera-excellente-20220803

 


Aucune nouvelle de l’observatoire devant fournir de la donnée qualifiée.

 

 

 

En montagne,

 

Cette saison 48% des lits sont réservés… sans aucune précision sur le périmètre concerné : lits ouverts à la réservation (avec de nombreux établissements ou résidences fermées) ou s’il s’agit d’un pourcentage concernant les 2,4 millions de lits existants en montagne ?


 

https://www-ledauphine-com.cdn.ampproject.org/c/s/www.ledauphine.com/amp/economie/2022/07/07/en-montagne-1-lit-sur-2-est-reserve

 

Communiqué de l’ANMSM

https://www.anmsm.fr/sites/default/files/inline-files/Alerte%20presse%20-%20été%202022.pdf

 



Bilan estival 2021 G2A (https://www.g2a-consulting.com/nos-etudes/le-bilan-de-lete-2021/ )

 





 

 

 

Eté 2020 Bilan 2020 G2A

https://www.g2a-consulting.com/nos-etudes/bilan-saison-ete-2020/




 

 

 

 


 


Pourtant en 2019 les chiffres dépassaient largement les données précédentes ???

2019 (https://www.g2a-consulting.com/wp-content/uploads/2019/10/bilan-h-et-e-19.pdf)



 

 

 

 

 


 

 

Taux de remplissage ou taux d’occupation ?

 

Sachant que les données sont tirées des retours de réservations et du calcul a posteriori des consommations d’eau et du volume des ordures ménagères.

 

Pour l’été 2022, comme souvent, les acteurs de terrain rencontrés début août 2022 se demandaient où étaient les 48% de réservations puisque dans leurs stations, la fréquentation semblait en baisse par rapport à 2021…


Pourtant un été de canicule devrait "faire monter les touristes" (et pas que pour des réservations de dernière minute...).


Cette formule classique entendue en montagne oublie juste un détail: si la fraicheur en montagne est un réel atout en raison de l'altitude, et est considérée comme une évidence… c'est uniquement le cas pour ceux qui connaissent déjà la montagne l'été.


Pour la majorité des personnes, l'été c'est la chaleur. Et éventuellement, la fraicheur est à la campagne… même si la montagne est une campagne avec des altitudes variées.


Et même si certains aujourd'hui semblent regretter les étés pluvieux. 

Force est de constater que certains étés n'ont pas, jusqu'à aujourd'hui, laissés que des bons souvenirs. Dans des territoires désormais organisés principalement pour l'activité hivernale.


Pourtant si les canicules venaient à se reproduire plus régulièrement il y aurait matière à développer une activité économique en montagne sur l'ensemble de l'année (en organisant localement avec les acteurs les conditions d'accueil des visiteurs) pour en faire de véritables destinations "fraicheur et air pur". 


Il faudrait alors revoir les offres et les organisations sur les territoires, ce qui imposerait de repenser le modèle et de réorienter certains investissements ( Les stations de montagne, une nécessaire transformation du modèle économique.).


 

Comme chaque année le débrief de fin de saison permettra d’affiner les impressions et informations partielles glanées en pleine activité.

 

Mais si « Tout va très bien Madame la Marquise », en période de canicule, le risque d’incendie existe aussi dans des territoires boisés de montagne, très secs cette année en raison du manque d’eau. 

 

Et cela serait catastrophique au regard des moyens de secours existants disponibles pour une nation qui se prétend leader mondial en tourisme 

(Pour que le tourisme soit un projet pour tous les territoires, il va falloir booster la copie ! ).


Et alors que le Verdon, le Diois et la montagne au dessus de Voreppe (38) ont commencé à bruler.

 

La question de la ressource en eau agite déjà les discussions au-delà des questions de sécurité actuelle, en prévision de l’hiver prochain, des perturbations pour l’alimentation de certaines villes comme Gap ou Aix en Provence au regard du faible remplissage du Lac de Serre-Ponçon, et la question du remplissage des retenues collinaires pour préparer les pistes des stations, les inquiétudes et interrogations sont de plus en plus nombreuses. 


Sans compter sur les projections budgétaires pessimistes du coût de l’énergie sur l’économie des territoires de montagnes qui, comme le reste de l’économie nationale, risque d’être impactée par des restrictions de fonctionnement si la France venait à devoir se rationner au niveau énergétique.


Quid de l’activité industrielle des loisirs de montagne si des restrictions étaient généralisées sur tout le territoire ?


 

Le Père Noël qui semble avoir déversé des millions de touristes cet été dans tout l’hexagone doit recevoir dans son courrier une liste plus hétéroclite que d’habitude.

 

A moins que cela reste une suite de fables, où utopies et éléments de communication tentent de masquer maladroitement, comme chaque année, l’absence de vision stratégique pour le tourisme national.


Mais cela se remarque de plus en plus.

 


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